Chronique n°4 : Allo, oui c'est moi, on a été coupé

Publié le par Caro

Il fut un temps où je n’aurais jamais imaginé vivre sans. Toujours à mes côtés, même dans des lieux incongrus, il ne me quittait jamais. Il restait éveillé toute la nuit, comme si des événements incroyables devaient m’être relatés à 3h du matin. En cours, il était posé à côté de ma trousse, ou alors à porté de main dans mon sac, si vraiment le prof était regardant…
Parfois, alors qu’il n’avait pas sonné pendant les heures précédentes, je composais le 888 pour m’entendre dire que j’avais « 0 nouveaux messages, et 4 messages sauvegardés » (à prononcer avec les intonations de la madame-robot bien sur !). De même, si j’attendais un texto qui n’arrivait pas, je pouvais l’éteindre et le rallumer exeprès, on sait jamais, en cherchant le réseau, le message arrivera peut-être plus vite…
Bon vous l’aurez compris, c’est de mon téléphone portable dont je parle. Et oui, il était devenu un réel élément de ma vie de tout les jours, je ne pouvais pas m’en passer, vraiment, comme beaucoup de personnes de mon entourage…
Je sais pas, on doit trouver ça rassurant de pouvoir être joint à tout moment, en tous lieux, par n’importe qui…Et puis l’on s’énerve, on panique, lorsque l’on se trouve à un endroit où il n’y a aucun réseau (oui, il en existe encore !)…
Enfin, je pense que ça définit pas mal mon comportement passé vis-à-vis de mes téléphones! Je dis mes, non pas que j’avais tellement d’amis et de sous à dépenser que je partageais mes contacts entre 2 ou 3 cellulaires, mais parce qu’en fait, moi et les téléphones portables, c’était pas gagné d’avance !
J’ai du en avoir 5 en 3 ans, et pas juste pour suivre la mode, comme une certaine mamzelle que je ne citerai pas… Non, moi, c’était plutôt une incompatibilité « physique », ou plutôt technique. Quelques cas de figure :
J’appelle, on m’entend, moi je n’entends rien… pas très pratique, la communication ne va que dans un sens, mais c’est mieux que rien.
J’allume le tél, une légère lueur bleue, mais rien à l’écran. Tant que je ne me trompe pas de code pin, je peux appeler en pianotant à l’aveuglette, mais aucune chance de lire mes messages, ni de voir qui appelle, etc…
Un de mes téléphones a malencontreusement atterrit au fond des toilettes… mais lui n’est pas mort,
non, je l’ai fait sécher toute la nuit, et le lendemain il était comme neuf... mis à part des grésillements insupportables. J’ai honte, mais je sais que je ne suis pas la seule… C’est vraiment débile, puisque bien sur, je ne répondais pas… enfin, bref, no coments, thank you. !
Et le dernier en date a terminé sa courte vie (il avait 8 mois, record personnel quand même) en tombant d’un télésiège cet hiver en pleine tempête. De nouveau no coments, et je ne m’attarde pas d’ailleurs. Que la personne qui m’accompagnait ce jour-là se taise à jamais !

Donc vous l’avez compris, les téléphones et moi, c’est toute une histoire. En arrivant à Montréal, je n’avais de cellulaire (ici on ne dit pas « portable »). Et pourtant, j’ai ressenti les symptômes de mon addiction ! Plusieurs fois, les premières semaines, j’ai cru entendre sonner MON téléphone ! Encore pire, le sentir vibrer ! Et alors là tu te mets à fouiller frénétiquement dans ton sac, et t’as l’air d’une débile profonde, quand tu relève les yeux, « ah oui c’est vrai je n’ai PAS de cellulaire… ». Si j’ose vous l’avouer aujourd’hui, c’est parce que quelques autres personnes que je fréquente ici m’ont dit avoir connu la même chose ! Merci pour votre soutien ;-) !
Depuis ça… ça va ! Je vis bien, même très bien, cette lourde absence dans ma vie (tellement bien que j'en fais un article...). Contente d'être joignable que quand je le veux, de ne pas avoir de compte à rendre, la liberté quoi!
Même pour la recherche de travail, ça n’a pas été un handicap. Ici, le répondeur est très utilisé, les cabines téléphoniques très nombreuses. On en trouve partout ! Dans les rues, les magasins, le métro… et il suffit de 25sous pour appeler un fixe ou un cellulaire, ce qui n'est vraiment pas cher. Alors que les abonnements de cellulaires, il faut s'accrocher. On paie quand on appelle. Jusque là rien d'anormal. Mais on paie aussi les appels entrants! Et la présentation du numéro. Et la consultation du répondeur. Et encore plus cher lorsque l'on fait des appels "interurbains", soit en dehors de Montréal. Etc, etc...

Donc voila, pas mécontente d'avoir vaincu ma téléphone-addiction! Ok, je ferai moins ma fière quand je serai perdue au milieu des Rocheuses cet hiver, mais bon! Et c'est vrai que quelques appels en particulier me manquent... vous vous reconnaitrez!

Au fait, 3 mois après mon appel chez ces c... d'Orange, voila ce que l'on peut enfin entendre lorsque l'on appelle mon ancien numéro : Orange vous informe que le numéro demandé n'est plus attribué... Et paf, 3 mois de forfait qu'ils nous doivent!

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